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En s’accaparant cette expression familière « Et patati et patata… » Cane Suga fait preuve d’une grande pudeur. Celle des sentiments.
Et l’on imagine déjà l’amoureux un peu gauche qui ne sait pas réellement comment s’y prendre pour déclarer sa flamme à l’élue de son cœur.
Danse des mots et valse des rythmes, "Patati" est un morceau qui fleure bon l’été pour ses promesses d’avenir radieux, ses envies de mordre la vie à pleines dents et son emploi judicieux d’un vocabulaire particulièrement approprié.
« Le soleil brille de mille feux …» aucun doute donc sur la temporalité. « Dans mon gamos… » ça sent la plage.
« Cool attitude… » celle que l’on arbore en période estivale.
Il semble normal qu’il y soit question de Princesse des îles ayant rencontré son prince…
Vous l’aurez compris Cane Suga n’a aucune envie de se prendre la tête, juste profiter du moment, façon carpe diem, parce que l’été est bien trop court. Ce qui ne l’empêche d’avoir concocté une mélodie réellement obsédante, enivrante même, que l’on aura du mal à esquiver, les premiers frimas de l’automne annoncés... Il le dit lui-même d’ailleurs « Ça m’rend fou / Ça m’rend baba… » pas autant que nous au bout de plusieurs écoutes.
Vertige du temps qui semble arrêter net sa course, Cane Suga possède une empreinte vocale rare et chaude, qui révèle ses origines caribéennes. Un rhum glacé pour se désaltérer mais chaud parce que sensuel, serait-il l’oxymore de la bonne vibe ?
Loin des clichés de l’urbain, ce nouveau chanteur nous fait voyager, entre ses îles et la métropole, sa plume directe et visuelle est l’un de ses évidents atouts. L’été ne dure que quelques semaines, mais la carrière de l’homme est assurément lancée à l’image de ce style dance-hall dont on devine quelques influences ici et là.
Pour la petite histoire, mais rappelez-vous que l’homme est d’une discrétion absolue, c’est son papa DJ qui lui a transmis l’amour des bonnes vibrations et des mélodies qui ensorcellent. Cane Suga est donc le dépositaire d’un savoir-faire familial, celui de donner le sourire tout en ambiançant ses auditeurs. De quoi d’autre avons-nous besoin en ce moment ?
