Quand Nicolas Contant s’est vu proposer de publier une version de son album Villes Sauvages en anglais, il a hésité, tant il est attaché à défendre le français dans ses textes. Mais times are changing, comme on dit. Sa culture musicale tire vers l’anglo-saxon, entre Beatles et Portishead… et si ce n’est pas une raison suffisante pour se confronter à la langue de Bob Dylan, l’architecture de ses chansons et le son avaient la richesse nécessaire pour coller à du texte anglais. Son bassiste Jeff Hallam, natif de l’Oregon, s’est chargé de l’adaptation. Il a su trouver les idiomes nécessaires, ne pas rester dans le littéral, et donner à ces mots nouveaux les sonorités et le punch nécessaires. Chanter en anglais, c’est une tout autre énergie. Plus directe, plus libre aussi. L’équipe a donc convoqué le Wurlitzer, remanié les basses, les batteries, et passé le tout à l’aune d’un mixage totalement neuf. Les fans de Depeche Mode seront heureux de retrouver une étonnante version de Never Let Me Down Again et ceux de Robert Wyatt un touchant Sea Song avec l’apparition du guitariste Cheval Fou. Quant au titre Glove On Your Skin, on y retrouve le timbre de voix grave et chaleureux de Nadine Khouri, chanteuse Franco-Anglo-Libanaise bien connue du milieu Indie Folk Pop. Finalement, Wild Cities c’est bien plus qu’une version anglophone de Villes Sauvages, c’est un nouvel album de Casagrande, les pieds dans la terre Tourangelle et les yeux fixés au loin vers l’Atlantique.